(Gros plan sur…) Les films qui ont inspiré Main Street, U.S.A.

Basée sur les souvenirs d’enfance de Walt Disney, Main Street, U.S.A. fourmille de références historiques à l’Amérique du tournant-du-siècle. Mais saviez-vous que de nombreux détails sont également inspirés par des films ?

L’une des principales inspirations de Main Street, U.S.A, dans la version de Disneyland Paris, fut le film musical Hello Dolly ! (1969), réalisé par Gene Kelly. Eddie Sotto, l’Imagineer en charge de sa conception avait eu l’occasion, enfant, de visiter les décors de ce film censé se dérouler en 1890, et avait été profondément marqué par leur élégance et leur authenticité. Il était donc naturel pour lui, au moment d’imaginer cette nouvelle Main Street, de renouer avec ces premières émotions. 

Hello Dolly ! se déroule tantôt à New York, tantôt dans la petite ville de Yonkers, et sur Main Street, U.S.A., on peut retrouver un certain nombre d’éléments librement inspirés de ces différents décors, comme les grandes affiches publicitaires, le trolley de Horse-Drawn Streetcars, les escaliers de Main Street Station ou encore l’entrée de Plaza Gardens Restaurant.

Plaza Garden

Le musical est aussi présent dans la musique d’ambiance de Main Street, U.S.A., à travers la chanson « Put On Your Sunday Clothes », que l’on peut également entendre dans Wall-E(2008). Il s’agit en effet de l’air préféré du petit robot, qui souligne le décalage entre sa vision idéale et joyeuse du monde d’antan et l’environnement apocalyptique dans lequel il vit. 

Autre film essentiel dans la conception de Main Street, U.S.A : The Music Man (1962), l’histoire d’un faux professeur de musique qui se prend finalement d’affection pour les habitants de la petite ville qu’il espérait duper, et trouve même l’amour, en la personne de Marian, la bibliothécaire. Or, The Storybook Store est directement inspiré de la bibliothèque tenue par Marian dans le film, avec ses colonnes et son mobilier caractéristique. Mais ce n’est pas tout : le glacier de la ville a également inspiré une partie du décor de The Gibson Girl Ice Cream Parlour.

Il faut dire que Meredith Willson, le compositeur de cette comédie musicale, n’est pas étranger au monde de Disney. Lors de la cérémonie d’ouverture de la première grande extension de Disneyland Resort, le 14 juin 1959, il faisait partie des invités d’honneurs de Walt, et dirigea devant plus de 2000 personnes la chanson-phare de The Music Man, « 76 Trombones » jouée sur Central Plaza par… 76 trombones précisément ! Une autre chanson de cette comédie musicale, « Wells Fargo Wagon », figure aujourd’hui au programme du Land. 

Les autres inspirations de Main Street, U.S.A. proviennent de films produits par Walt Disney lui-même.

Véhicule Main Street

La plus évidente est celle de Casey’s Corner. Il s’agit du segment « Casey », extrait de La Boîte à Musique (1946), qui décrit de manière sarcastique la dernière manche d’une partie de baseball. D’où le thème très affirmé de ce restaurant connu pour ses spécialités de hotdogs et sa décoration riche en souvenirs de ce sport. Une manière de plonger plus avant dans la culture américaine, comme le conseille la citation de l’historien Jacques Barzun affichée à l’intérieur du restaurant : « Whoever wants to know the heart and mind of America had better learn baseball » / quiconque souhaite connaître le cœur et l’esprit de l’Amérique devrait apprendre le baseball. »

Caseys

La décoration de la boutique Disney & Co. renoue quant à elle avec l’atmosphère des foires et autres kermesses d’antan comme on peut en voir dans les films Danny, le Petit Mouton Noir (1949), l’histoire d’un petit garçon qui se prend d’affection pour un mouton que tout le monde rejette, ou encore Pollyanna (1960), dont l’héroïne va apporter un souffle d’optimisme aux habitants d’une petite bourgade tenus d’une main de fer par sa tante, Polly Harrington.

Affiche Pollyanna Disney

Celle-ci prête d’ailleurs son nom à Harrington’s Fine China & Porcelains, la boutique raffinée de Main Street. Et entre 1992 et 2000, le numéro 76 de Town Square était occupé par Dr. Chilton’s Pharmacy, du nom du soupirant de la tante Polly. L’établissement sera ensuite intégré à Town Square Photography, avant de devenir New Century Notions – Flora’s Unique Boutique en 2014.

L’élégance qui règne dans Pollyanna a également inspiré la décoration – victorienne, comme de juste – de Victoria’s Home-Style Restaurant. Elle y est associée à une ambiance chaleureuse et familiale inspirée de celle qui règne dans L’Eté Magique (1963), une comédie musicale pleine de charme racontant l’arrivée d’une famille en difficulté dans une ville rurale des Etats-Unis. Ce film est également évoqué sur Market Street. On peut en effet y bénéficier des services de messagerie de « Digby’s Messenger Service » (Digby Popham étant l’un des personnages du film) ou de la pension de famille Beulah, du nom de la ville où se déroule cette histoire. Les frères Sherman composeront plusieurs chansons pour cette production, dont « Beautiful Beulah » d’une part et « Flitterin’ » d’autre part, qui fait partie de la bande-son du Land.

Pollyana Still

Situé dans l’Amérique de 1916, Le Plus Heureux des Milliardaires (1967) était lui-aussi une référence incontournable. Le film raconte l’histoire d’un riche excentrique de Philadelphie qui a du mal à accepter que sa fille puisse quitter le giron familial pour se marier. Le Rumpleheimer’s Ice Cream Parlor où se retrouvent les amoureux Cordy et Angie sera une autre inspiration pour The Gibson Girl Ice Cream Parlour. La Mercer 35 pilotée par ce dernier, passionné d’automobile, trouve sa semblable sur Main Street (également similaire à celle que conduit George Hautecourt dans Les Aristochats (1970). Quant au thème principal du film, « Fortuosity », il résonne quotidiennement dans la rue.

The Happiest Millionaire

Plus généralement, les couleurs de Main Street, U.S.A. sont uniques au monde. Elles ont été élaborées en collaboration avec l’Imagineer de légende John Hench et s’inspirent entre autres de la palette de couleurs à la fois tendre et chaleureuse de La Belle et le Clochard(1955), qui se déroule également au tournant du siècle, dans un environnement tout aussi victorien.

Main Street de nuit

Ce sont tous ces détails, et bien d’autres encore, qui entretiennent une atmosphère nostalgique et chaleureuse et font de Main Street, U.S.A. un Land à la joie de vivre communicative.  

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